Le Bonheur, la Santé
La santé et le bonheur vont de pair.
De nos jours, et depuis vraiment longtemps, les repas ont tout un aspect social. On prend des repas avec sa famille et ses amis, on se raconte éventuellement des choses, et donc, on oublie de remercier pour le repas, de prendre le temps de l’ingérer, et de le mastiquer.
On confond aussi le but de manger, en mélangeant les concepts de plaisir et de bonheur, quand clairement, les deux concepts vont à l’encontre l’un de l’autre.
Les aliments-plaisir activent des systèmes de récompense.
Selon l’excellent neuroendocrinologue américain Robert Lustig, l’un des spécialistes les plus concernés par le sucre (la première cause de mortalité mondiale…) et ses effets, le plaisir et le bonheur sont deux choses complètement différentes, et même, ce sont deux cercles fermés qui ne peuvent fonctionner ensemble.
Dans The Hacking of the American Mind, il montre que le plaisir est purement instinctif (pas très réfléchi), matériel, et solitaire.
Il active le système de récompense, et fait sécréter de la dopamine, hormone qui excite les neurones qui, lorsqu’ils sont trop excités, trop souvent, meurent.
Très vite, le circuit de récompense mène à l’addiction (qu’il s’agisse de substances ou de comportements).
À chaque fois que l’on se fait plaisir, il faut une plus grosse dose, car la même dose fait moins d’effet, puisqu’il y a moins de récepteurs. La tolérance augmente, et les neurones commencent alors à mourir…
Le bonheur quant à lui est de longue durée, est plus "spirituel", et se mesure à la qualité des interactions sociales.
Quand on est heureux, on se nourrit de nos liens, sains et beaux.
Lorsque l’on est heureux, on sécrète de la sérotonine (l’hormone du bonheur) à laquelle on ne peut y devenir accro : aucune surdose n’existe. Elle est un inhibiteur, c’est-à-dire qu’elle ralentit les neurones au lieu de les stimuler.
Selon Robert Lustig, la quête des plaisirs entrave le bonheur : plus on déclenche la dopamine, plus la sérotonine meurt, plus on est malheureux.
Lorsque l’on sait que 90% de la sérotonine est produite par l’intestin, on se rend vite compte du fait qu’il faille soutenir celui-ci pour être heureux.
Adios produits transformés, inconvenablement cuits, non mastiqués et mangés en quantités inappropriées.
Prenons soin du microbiote, une façon d’être heureux, et en bonne santé.
L’alimentation n’est pas :
- Un lot de consolation, de compensation, un exutoire
- Une source de dissonance cognitive
- Faite de choses industrielles transformées
Santé et Bonheur sont deux choses qui vont ensemble.
Il ne s'agit pas de mettre les émotions sous le tapis et de faire comme si tout allait bien pour répondre à des injonctions délétères de la société.
Il s'agit au contraire d'accueillir ce qui vient, mais de redéfinir ce qu'est l'alimentation, pourquoi on mange, ce qu'on mange, et comment.
Pour donner sa chance à un autre biais, et avoir une hygéno-diététique cohérente.
En tout cas, ça a marché sur moi et beaucoup de personnes : sortir des addictions au sucre, et à autres produits difficiles, confront aussi à ce qui ne va vraiment pas.
Ça aide pour ne plus être à la merci de pensées négatives, de besoins dus à une dépendance, etc.
Revenons donc à une alimentation qui soit une source de bonheur, et donner sa chance à une alimentation durable, pour la planète, pour écouter, comprendre, revenir vers une relation saine avec la nourriture, me parait être un biais intelligent et qui donne une chance.
Le bonheur n’exclue pas le plaisir, il le rédéfinit.